Yuuri Katsuki

Yuri On Ice

J’ai toujours vécu dans la petite ville de Hasetsu, située à Kyushu, au Japon. Malgré le fait que je sois le cadet de la famille, j’ai toujours fait le bonheur et la joie de mes parents, Hiroko et Toshiya, ainsi que de ma grande-soeur, Mari Katsuki. Ma famille possède un Onsen, Yu-topia, depuis très longtemps, mais au travers de ce petit paradis des sources d’eau chaude, j’ai toujours vécu d’une passion qui me suit depuis mon enfance. Petit, j’appréciais davantage mes moments à la patinoire, j’ai rapidement démontré un certain talent pour une passion qui allait devenir une ambition et mon sport. Toutefois, j’ai rapidement réalisé que j’avais développé une très grande timidité qui m'empêchait de me lier aux autres, Je n’ai jamais été très doué pour me lier d’amitié en dehors de Yuuko et Takeshi Nishigori.

Je devais avoir 12 ans lorsque j’ai réalisé l'ampleur de ma passion pour le patinage artistique. Je me souviens encore du championnat du monde auquel j’ai pu redécouvrir pour la première fois Victor. C’est à cet instant que j’ai développé davantage mon intérêt pour le jeune champion, l’intérêt que j’ai développé à grandement influencer toute mon existence au point de vouer une sorte de fascination et une obsession pour Victor et son incroyable talent. La même année je me suis lancé dans l’adoption d’un chiot, le caniche était identique à celui qu’avait eu Victor quelque temps auparavant. Vicchan est rapidement devenue un membre important de la famille, en parallèle je me suis donné corps et âme au patinage, tous les moyens furent bons pour tenter de recréer tous les programmes de Victor, c’est en partie grâce à mes cours de danse que je suis parvenue à un tel niveau, j’ai développé une bonne endurance et une souplesse sur la glace. Malheureusement j’ai vite réalisé qu’il y avait certaines choses que je ne pourrais jamais avoir, j’ai caché mes sentiments envers Yuuko durant tellement d’années. Pourtant, je ne pouvais me résoudre à lui avouer ce que je ressentais, j’ai vite réalisé que mes sentiments ne pouvaient être partagés puisqu’elle était déjà amoureuse de Takeshi. Je crois qu’elle préférait ne rien me dire par peur que je souffre inutilement, j’ai préféré la voir heureuse, puis s’est assez compliqué de dissimuler des fiançailles et la grossesse des triplés. C'est à ce moment que j’ai accepté cette lettre pour l’université de Boston et la proposition d’un entraîneur.

Les cinq années passées à l'étranger furent riches en émotions et rebondissements, je ressentais ce besoin de voir l’horizon, j’ai décidé de partir faire mes études ailleurs. C’est durant mes années d’études à l’université de Boston que j’ai fait de nouvelles rencontres, je me suis liée d’amitié avec Pichit. Il devient rapidement un camarade sur le campus, en plus d’être Thaïlandais et un collègue en patinage artistique. Vivre à Boston m’a donné la chance immense de faire mes débuts en tant que patineur artistique, j’ai installé ma confiance en Celestino, mon entraîneur. Malheureusement j’ai tout gâché lors du dernier championnat, j’ai réduit mes chances à néant en me ridiculisant devant des patineurs plus expérimentés, alors que je venais d’apprendre la mort de Vicchan, mon précieux caniche, durant le mois de décembre. Quelques mois plus tard, je me retrouvais à nouveau chez moi, accueilli par Minako à l'aéroport de Hasetsu, avec quelques kilos en trop et un terrible sentiment d’avoir oublié quelque chose qui me semblait important..

Je n’oublierai jamais le moment où j'ai vu Victor venir me proposer son aide, son idée de faire de moi son patineur, cette proposition me parut vraiment insensée. Tout a commencé le jour où j'ai revu Yuuko, mon désir de lui montrer la routine que j’avais pris le temps de travailler et de m’entraîner. Mon admiration et mon obsession pour Vitor était telles que j’ai su recréer à l’identique son propre programme “Stay with me”. Malheureusement, cette vidéo a été mise en ligne sans mon accord puisque les triplettes de Yuuko se sont fait un plaisir de me filmer en secret. Je ne pouvais plus vraiment revenir en arrière, la simple pensée qu’il ait apprécié la performance au point de me proposer d’être mon coach, j’ai ressenti l’angoisse augmenter et j’ai ressenti le besoin de m’éloigner. J’ai dû commencer un entraînement et suivre un régime intense afin de pouvoir remettre un pied sur la glace. Pour lui, il était impensable que je puisse remettre les pieds sur la glace, pas avec tout le poids que j’avais repris depuis ma défaite, sans compter de nombreuses questions qui brouillent mon esprit et ma raison. Cela eut un impact sur ma manière d’agir, j’avais cette impression de m’éloigner, je ressentais mes émotions dresser un mur invisible entre nous. J’ai finalement été confronté à Victor qui cherchait à comprendre mon comportement, j’ai dû montrer le courage de me confier et à ma grande surprise, il ne semblait pas surpris et acceptait ma différence. Malgré mon comportement déplacé et ma distance, je lui ai demandé de rester lui-même, le Victor que j’avais appris à connaître malgré son statut de champion du monde et de médailler d’or.

Durant un moment, le rêve que je vivais au côté de Victor aurait presque été éternel, si seulement cela pouvait être ainsi toujours, cela m’aurait évité la presque humiliation totale. Ce sentiment de bonheur et d’euphorie se brisa dès l’instant où mon regard croisa celui de Yuri Pliletsky qui débarque tout droit de Russie. Cela n'arrangera en rien l’espoir de voir Victor m’aider à poursuivre mon rêve de lui décrocher l’or, sans pour autant prendre en compte le désir du Yuri russe de ramener son compatriote au pays, presque par obligation, plus par amusement dans les yeux d’un Victor qui accepterait les exigences du gagnant. Comment parviendrait-il à nous satisfaire? Il suffisait de nous monter deux programmes courts pour un concours “Onsen on ice”, hélas j’ai eu le droit à la version Eros du thème de Victor tandis que Yurio serait obligé de développer l’agape, l’autre aspect du thème. Autant dire que le défi qui s'impose à nous fut grand et très exigeant, je devais absolument lui montrer que j'en étais digne, il me suffisait de m’entraîner sans relâche au niveau des figures, quitte à demander davantage des cours de ballet à Minako qui accepta malgré elle, peu convaincu. L’angoisse que Yurio gagne, cette compétition qui m’obligea à redoubler d’efforts puisque je détestais perdre et j’ai toujours eu ce côté très compétitif dans le sang et aussi parce que je ne voulais pas le voir s’éloigner, je le voulais pour moi. C'est là que j’ai compris que les sentiments changeaient, ce que j'éprouvais envers Victor n’avait pas de mots, mais cette peur de le voir me quitter éveilla l’Eros en moi. Maintenant que j’avais enfin gagné contre l’autre Yuri, Victor accepta volontiers de rester à Hasetsu, dans le fond, j’ignorais qu’il ne voulait pas partir. Ensemble nous arrivâmes à montrer un programme Libre sur la seule chanson qui me demanda beaucoup de modifications et des semaines d'entraînement en vue du championnat des régions du sud, je me retrouvais non seulement qualifié, mais j’en avais besoin afin d’établir la prochaine étape, celui du championnat en Chine.

Admettre mes erreurs et mon comportement déplacé n’a pas été facile, l’angoisse de l’échec et le stress de participer contre les autres patineurs plus jeunes que moi m'empêchait de voir la vérité. Je ne méritais pas d'être aussi distant, cela n'excuse en rien mon égo d’en prendre un coup et d’agir de la sorte. Heureusement je pouvais compter sur mon talent et sur le soutien, ou la frustration, de Victor pour m’ouvrir les yeux et me faire comprendre que je devais penser aux autres. J’ai rapidement compris que rester froid et distant n’aiderait pas à réussir et m’empêchait d’avancer, je devais m’ouvrir davantage et encourager les autres au lieu de les prendre de haut. Le programme court à presque atteint mon record personnel, mais c’est sans compter les 259,57 points qui me permettent non seulement de remporter le championnat des régions du sud, mais aussi de me qualifier pour la coupe de Chine. Je venais de dévoiler le thème pour la finale du grand prix, l’amour, durant la conférence de presse lorsque je suis revenue dans ma ville, sous les regards de mes proches et Victor.

Le championnat de Chine fut la première véritable épreuve, jusqu’à présent, je ne ressentais aucun stress pour le programme court, j’avais confiance. Toutefois, je n’avais pas imaginé à quel point les autres patineurs débordent de talent, à quel point tout a changé en un an, ce n'est pas les points qui allaient améliorer ma situation. J’ai rapidement compris que peu importe mes efforts, j’aurais beaucoup de difficultés à rattraper les autres, cela a sans doute entraîné un stress supplémentaire. Malgré les efforts de Victor pour aider à faire disparaître tout le stress, j’ai fini par me laisser dominer par mon angoisse et la peur de l'échec, il ne pouvait pas imaginer continuer le patinage sans Victor. si seulement il pouvait croire en moi, si seulement il n’avait pas à remettre le sujet de son départ durant mon entraînement, peut-être que je n’aurais pas ressenti mes émotions se briser sous cette annonce et mes larmes qui se mirent à couler sur mon visage, cette tristesse qui se brisa au rythme de ma voix. Je crois qu’au final, ces émotions m’ont permis de mieux recentrer mon énergie, cela m’a permis de me libérer durant mon programme libre, cette chance de lui montrer à quel point il changeait ma vie, je voulais lui montrer que peu importe les choix, je pouvais au moins le prendre de court et l’étonner en faisait sa signature. Pourtant, je n’avais pas du tout prévu ce qui allait suivre, je m’attendais à tout sauf à son geste, je crois que son baiser a pris tout le monde de court, je crois que mon esprit cesse de fonctionner, le temps se retrouve suspendu.

Avec les notes qui m'ont permis d’atteindre la 2e place, j’avais la possibilité d’accéder au tour suivant en Russie, la fin de la coupe de chine nous laissait peu de temps à l’entraînement. Heureusement, j’avais enfin cette chance de poursuivre mon objectif et continuer d’espérer pouvoir remporter cette finale, pour Victor, j’étais prêt à tout pour lui rapporter l’or. En Russie, j’avais la chance de pouvoir connaître les autres patineurs que j’avais connus l’année précédente, je n’avais rien à craindre du stress des entraînements et de la compétition. Dès l’instant où j’ai mis les pieds en Russie, j’ai réalisé rapidement l’ampleur de la popularité auprès de Victor, pour eux, je restais celui qui avait volé Victor à la Russie, qui l’avait empêché de briller sur la glace. J’avais cet espoir que le programme court me permettrait de montrer toute l'étendue de mon talent, je voulais aussi montrer les améliorations et je me fichais des critiques. Au fond de moi, j’étais fière d’avoir victoire pour moi puisqu’il me permet de briller malgré sa popularité. Avec un pointage de 109.97 au programme court, je pouvais faire encore mieux avec mon programme Libre, tant que j’avais Victor à mes côtés. Malheureusement, il devait repartir subitement au Japon pour être auprès de Makkachin qui fut emmené d’urgence chez le vétérinaire et il était hors de question qu’il reste en Russie au prix de la vie de son chien. Malheureusement, son absence joue grandement sur ma performance, la déception s'empare de moi lorsque je compris que malgré mon pointage de 172.87 au programme libre, je me retrouvais 6e pour l’Espagne. Toutefois, un soulagement immense et un bien-être s’empare de moi lorsque je retrouve Victor à l'aéroport de Hasetsu où il m'accueille, toutes les émotions qui m'habitent s'envolent d’un seul coup au contact de Victor.

La grande finale à Barcelone approchait rapidement, j’avais encore du mal à croire que je me retrouvais parmi les six finalistes, un rêve que je n’aurais jamais pu atteindre l’an dernier. Victor accepta de me faire visiter la ville, moi qui venais à Barcelone pour la première fois, il était impossible pour moi de rester confortablement à l'hôtel par principe d’un bon repos avant la finale. Je crois bien que le stress et l’angoisse de performer me font perdre un peu trop la tête, entre les achats et la promenade. Jamais je n’aurais cru possible que mon choix sur ces bagues puisse avoir des répercussions auprès de gens et du groupe que nous formions dans ce petit restaurant. J’avais offert une bague à Victor pour la chance et sans doute pour le remercier, mais ce dernier l’avait pris autrement, maintenant je n’arrivais plus du tout à penser. Puis ce moment durant le programme court ou nos bagues se mirent à briller à la vue de tous, cette assurance qui m'habite, la douceur avec laquelle j'embrassais nos bagues assorties et d’engagement. Je n’avais pas oublié les propos de Victor lors du repas, un mariage si je lui rapportais l’or.

Pour la première fois, une déception immense s'empara de moi après mon programme, cette impression d’avoir gâché une figure, le pointage après mon programme court affiche 97.83. J’avais une chance de me reprendre durant le programme Libre, je me suis hélas rendu compte que peu importe les paroles de Victor, je savais au fond de moi, que j’étais celui qui avait mis un frein à sa carrière. Il fallait simplement voir son regard durant les autres performances, combien il brillait et jalousait les autres. Pourtant, il ne semblait pas être du même avis, ce qui causa une dispute entre nous, qui étais-je pour blâmer sa colère et sa déception? J’accomplis durant mon programme Libre une performance digne de mon talent et du niveau que je cherchais désespérément caché aux yeux des gens, une performance qui attira toute l’admiration des gens présents. C’est à ce moment que je découvris le pointage de mon dernier programme, je venais de dépasser le record de Victor avec un 221.58, ce qui au total, me plaça à la seconde place avec 319.41 en atteignant ainsi la médaille d’argent.

J’avais enfin la certitude que je pouvais faire beaucoup plus, malgré mon objectif de prendre une bonne retraite après l’année que je venais de traverser. Pourtant, j’en ai surpris plusieurs lorsque j'annonçai à Victor que j’étais prêt à lui rapporter l’or s’il me laissait continuer d’être à ses côtés, à la fois en tant que compétiteur et patineur. Il était temps pour moi de tourner une nouvelle page de ma vie, j’étais prêt à laisser le Japon pour m'installer avec lui à Saint-Pétersbourg dans son appartement. Toutefois, j’entrepris des démarches afin d’avoir un bon visa étranger et professionnel, hors de question pour moi de mal faire les choses, il était impossible de rester loin de lui car après tout, il avait promis un mariage si je lui rapportais l’or…